mercredi 25 mai 2011

Gustave Courbet – La roche de Dix-heures – 1855


Ma future femme et moi habitions dans une maison près des champs, en bas des rochers de la vallée. Lorsque je m’étais rendu à l’église, à l’autre bout du village, j’étais heureux et calme. Tous nos invités étaient là sans exception. J’attendis tranquillement qu’Elizabeth, la femme que je devais épouser, arrive. Elle porterait la robe qu’elle s’était fait coudre il y a peu.

Malheureusement, le temps passait et ma future femme n’arrivait pas. Une heure plus tard, un gendarme arriva et m’annonça que ma femme était tombée des rochers. Je poussai un cri strident et fonçai pour la retrouver. J’avais peur et j’étais terrorisé. Lorsque j’arrivai, un médecin était là, près d’Elizabeth. J’ouvris la bouche pour parler mais le médecin me coupa et m’annonça que soit Elizabeth devait se faire amputer soit elle allait mourir. Je n’hésitai pas une seconde pour donner ma réponse.

Lorsqu’on m’autorisa enfin à la revoir, elle me repoussa en me disant qu’elle voulait mourir, qu’elle n’était pas tombée mais qu’elle avait sauté de la falaise parce qu’elle ne voulait pas se marier avec moi. Je la regardai avant de quitter la pièce.

Trois années passèrent avant que je ne la revoie. Lorsqu’elle m’aperçut, elle se mit à sourire. Elle m’approcha et me dit qu’elle regrettait tout ce qui s’était passé et qu’elle avait changé d’avis. Je lui répondu qu’entre-temps je m’étais marié et que je ne l’aimais plus. Elle fut prise de soubresauts et se mit à pleurer. Je la regardai une dernière fois avant de rejoindre ma femme et mes enfants.

Anne-Elodie Tillieux

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