vendredi 20 mai 2011

Charles Monet - Trouée de soleil à travers le brouillard - 1904

Je me mets à genou, ma tête sur du bois qui me semble oreiller, j’observe le fleuve. Tranquillement, sa calme sérénité se coule au plus profond de mon être. Je le trouve beau ce long serpent bleu indolent et miroitant qui s’allonge à l’infini. Soudain, tel une furie, il s’énerve, enrage et rougit. Non pas seulement du rouge, je distingue à présent qu’il se couvre d’une large palette rouge orangé. Cela parait incroyable, à travers cette brume flouant le décor, le soleil, cet astre flamboyant lui donne vie. Dommage, je ne peux n’en garder qu’un seul instant. Soudain la brume rosissant s’estompe légèrement et laisse entrevoir le ciel. Lui aussi on le croit vivant. Ensuite j’entrevois de longues silhouettes qui se révèlent être des bâtiments. Leurs ombres se déploient sur les eaux, mais cela ne gâche en rien la beauté du spectacle car le soleil donne à ces constructions de pierre un halo majestueux. Une prestation sans pareille continue devant moi. Puis je me souviens, bah ça n’a plus d’importance, j’ai enfin trouvé ce que j’emporterai en dernier : ce souvenir.
Puis plus rien, la hache est tombée. Exécution terminée.

Arnaud Cassart

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